Funambule du chaos

Tout est noir, mais j’avance.

Sur un simple fil, que chaque pas fait trembler.
Je ne peux pas tomber, car tomber c’est mourir, et mourir c’est trop tôt.

Alors, j’avance.

Dans les ténèbres insondables de ce chaos primordial, une infinité de portes existent.
Mais pour les voir, elles doivent décider de s’ouvrir.
Qu’y a-t-il derrière ? Rien, tout, un peu des deux. Des métaphores.

Ici, des ruines englouties : sont-elles une invitation à l’aventure, ou le signe prophétique d’un désespoir abyssal ? Là, une plage d’or à la mer cristalline : la garantie d’un bonheur sans contrariété, ou une solitude sans échappatoire ?

Le fil est une toile. À chaque porte son chemin ; pour qu’il apparaisse, la métaphore doit se dévoiler.

Un grincement. Une lumière éblouissante, dévorante, écrasante. Irrésistible. Je le sens, elle m’appelle.
Pas à pas, je progresse. Autour de moi, d’autres spasmes fendent l’obscurité, mais c’est sans importance. Je n’en désire qu’une seule.

Combien de temps s’écoule donc ? Une seconde, un an, un siècle ? J’avance.

Encore quelques pas.
Encore quelques pas.
Encore un.

La porte se referme brutalement devant mes yeux. Trop tard. Trop tôt ?
S’est-elle vraiment ouverte pour moi ?

De nouveau, tout est noir. De nouveau, j’avance.

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